TOSCA

Tosca est une œuvre portée par une musique à la fois moderne et populaire, à l’impact directement physique. La puissance de contrastes du Te Deum qui clôt le 1er acte, le tissage nerveux de l’affrontement du 2ème acte entre Tosca et Scarpia, le recueillement sublime de la Prière dans laquelle Tosca résume sa vie, Vissi d’arte, vissi d’amore (J’ai vécu d’art, j’ai vécu d’amour), la violence du meurtre de Scarpia, la nostalgie douloureuse de l’air de Mario noué à la clarinette : pas un moment qui n’agrippe l’oreille et le cœur. 

Il faut des chanteurs-acteurs à la mesure de ces rôles exigeants : c’est le cas de ce spectacle filmé à l’Opéra d’Amsterdam. Dans une mise en scène d’une intelligente modernité signée Barrie Kosky, les relations entre les trois protagonistes, Malin Byström, fine et ardente dans le rôle-titre, Joshua Guerrero, Mario tourmenté et fougueux, et Gevorg Hakobyan, cruel à faire peur en Scarpia, sont portées par une fièvre sans cesse attisée par la direction du jeune Lorenzo Viotti, un des prodiges de la nouvelle génération.