LA DAME DE PIQUE

C’est peut-être le plus bel opéra romantique russe : tiré de Pouchkine, cette histoire d’un homme torturé par la passion du jeu, jusqu’à y sacrifier son amour et sa vie, mêle fantastique et réalisme avec une maestria dramaturgique exceptionnelle.

L’intérêt de ce spectacle, filmé à la Scala de Milan, est sa construction en quatre parties différenciées : un espace noir abstrait où se dressent quatre blocs éclairés violemment comme une métaphore du destin ; une salle de bal XVIIIème siècle comme un flash-back, souligné par les costumes ; une chambre riche, celle de la Comtesse, qui sent déjà la mort ; une salle de jeu dans une sorte de mess des officiers où culmine le drame. 

La musique sait habiter cet univers aspiré par son propre vertige, portée par une distribution épatante, dans laquelle vous serez frappés par l’intensité vocale et théâtrale de la grande Asmik Grigorian, Lisa toute de passion et d’émotion, ou celle de Julia Gertseva, Comtesse poignante, le tout porté par le jeune Timur Zangiev qui s’est fait connaître à cette occasion.